Santé

Puis-je refuser une transfusion sanguine en raison de ma religion ?

Une personne capable de discernement ne doit pas accepter une transfusion sanguine, mais elle ne peut pas refuser une transfusion sanguine vitale pour son enfant.

Une transfusion sanguine est un acte médical et, en tant que tel, une atteinte à la personnalité. Le droit de décider d'une mesure médicale est un droit strictement personnel. Ainsi, la personne capable de discernement peut seule consentir à l'intervention ou la refuser.

Dans le cas d'un enfant incapable de discernement, ce sont en principe ses parents ou son représentant légal qui décident. Toutefois, si les parents refusent une transfusion sanguine vitale, l'autorité de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA) ordonne la transfusion sanguine ; dans les cas urgents, c'est le médecin traitant qui décide.

Une personne capable de discernement peut refuser une transfusion sanguine

Une personne capable de discernement peut décider elle-même si elle souhaite ou non une transfusion sanguine. Une personne inconsciente, par exemple, n'est pas capable de discernement. Si le médecin traitant doit agir immédiatement pour sauver la vie de la personne, il peut lui administrer une transfusion sanguine de son propre chef. Il n'y a d'exception que si le médecin sait que le patient ne veut pas de transfusion sanguine.

Si le médecin ne doit pas agir immédiatement, il doit vérifier si la personne inconsciente a exprimé au préalable sa volonté concernant les mesures médicales. Le moyen le plus simple de le faire est que le patient ait rédigé au préalable des directives anticipées. En l'absence de directives anticipées, le médecin traitant interroge l'entourage proche afin de déterminer si une transfusion sanguine correspond à la volonté initiale de la personne inconsciente. (Cf. aussi : « Puis-je rendre visite à ma concubine à l'hôpital ? »)

Un enfant capable de discernement décide lui-même d'une transfusion sanguine

Un enfant peut également être capable de discernement et exercer ainsi lui-même ses droits strictement personnels. S'il est capable de discernement sur ce point, ses parents ne peuvent pas consentir ou refuser un traitement médical contre sa volonté. Ceci indépendamment du fait que les parents ayant la garde de l'enfant décident de son éducation religieuse jusqu'à ses 16 ans. (Cf. aussi : « La médecin doit-elle m'informer de son entretien avec mon fils ? »)

Les parents ne peuvent pas refuser une transfusion sanguine vitale

Si l'enfant est incapable de discernement, ce sont certes les parents ayant le droit de garde qui décident en principe des mesures médicales. Toutefois, sous réserve que la décision soit prise dans l'intérêt de l'enfant.

Les parents ne peuvent donc refuser une transfusion sanguine que si un traitement alternatif permet d'éviter des dommages durables. Si seule une transfusion sanguine permet de sauver la vie de l'enfant ou d'éviter des dommages durables et que les parents refusent malgré tout la transfusion, c'est l’APEA qui décide, ou en cas d'urgence, le médecin traitant à la place de l’APEA. L’APEA et le médecin décident dans l'intérêt supérieur de l'enfant.

Mis à jour le 30 janvier 2025